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La Tentation de Saint Antoine


J’arpentais le sentier menant vers nulle part

Songeant à l’âpre destin d’un aliéné,
D’un homme riche qui choisit d’être pauvre
Et qui, à l’âge de vingt ans, fit don de tous ses biens.
Il se cloîtra dans un tombeau près de Querman
Dans le pays des pharaons, en Basse-Egypte.
Puis, nu dans le désert, un crâne à ses pieds,
Saint Antoine dans sa retraite,
Avec une croix, se protégeait.
Dans son délire, il coudoyait
Des animaux pêle-mêle,
Des démons et d’insolites visions.
Le beau Lucifer hantait ses cauchemars
Le séduisant comme jadis il le fit,
Quarante jours et quarante nuits,
Avec le Juif crucifié.
Les fers à l’envers, le cheval se cabrait,
Et les loups affamés hurlaient à la mort,
Tandis que l’ours se redressait, prêt à attaquer.
Du saint ermite, s’écoulaient des fleuves de sueurs
Qui fendirent la roche à l’entour.
Des éléphants montés sur des échasses
Supportaient tout le poids de l’univers :
Tours et temples, femmes et opulence.
- Recule ange tentateur ! Va en arrière…
Tannée par le soleil, la peau du saint
Se détachait en longs lambeaux
Qui tapissaient le sable mortifère.
Dans le désert, des années durant,
Les assauts se poursuivirent,
Mais pareil à un chêne du nord,
L’anachorète ne plia pas genou.
Sa foi en Dieu et en son serviteur,
Au contraire, s’en trouva affermie !

Karim Abdellatif.

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